J’ai choisie, en 2001, de venir m’installer à Pointe-Saint-Charles. J’étais attiré par l’ambiance « village urbain » qui y règne, effet direct de sa longue histoire de luttes populaires, mais aussi de son aspect géographique. Entouré de barrières – autoroutes, fleuve, canal, chemin de fers – la Pointe est un quartier enclavé, physiquement séparé de la métropole dont le Centre-Ville est, en réalité, son voisin immédiat. A la Pointe, les voisines, les voisins se parlent dans la rue, potinent, s’occupent du bon voisinage. Ma fille de 5 ans navigue aisément son quartier, comme en région, quoi.
Ceci étant dit, je me suis rapidement butée aux désavantages d’habiter un endroit qui a seulement cinq points d’accès. Ma maison se situe à mi-chemin entre le pont Victoria et le pont Champlain; matin et soir, c’est l’embouteillage sur les grandes artères. Les banlieusards pressés, et souvent enragés, prennent d’assaut nos rues, nos entrées, nos sorties, tous les jours de semaine aux heures de pointe. Heureusement que j’ai fait le choix de me déplacer en vélo à l’année longue! En 2001, j’arrivais encore à profiter de mes randonnées quotidiennes en me faufilant sans avoir à faire trop de manœuvres dangereuses. (suite…)