Avant, mais également en parallèle de la campagne électorale diverses associations (Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) Fédération des coopératives d’habitation du Mlt métropolitain (FÉCHIMM) entre autres) tentent d’aller chercher des engagements des élu-e-s en faveur du logement social. Dans le quartier Pointe-Saint-Charles, la Table Action-Gardien mène la campagne sous le slogan, À qui la Pointe ?, qui reprend à l’échelle locale le slogan À qui la ville ?
À qui la Pointe ?
Slogan généreux et surtout très pertinent, mais nous n’en connaissons pas la signification. Trop vague. À ses résident-e-s, cela va de soi. Individuellement ou collectivement ? Les deux peut-être.
Mais venant du front logement en faveur du logement social et contre le trop grand nombre de condos (pour éviter d’être anti-condo), on pourrait croire que l’objectif du logement collectif et communautaire s’inscrit dans un processus socio-politique de maîtrise du développement du quartier par ses résident-e-s (notre interprétation). Or nous savons par l’excellente recherche sur le logement réalisée dans notre quartier que la dépossession s’accentue encore davantage par le développement immobilier capitaliste. D’ailleurs, le journal de 16 pages intitulé « Se loger à la Pointe » montre bien les tendances, mais les revendications et la stratégie qui y sont présentées demeurent en deçà de ce qui pourrait permettre de répondre « La Pointe est à nous ».
La banque de terrains
Une grande revendication, très pertinente, s’invite dans la campagne électorale, c’est la constitution d’une banque de terrains et de bâtiments de la part de l’arrondissement et de la Ville pour permettre la réalisation de projets de coopératives et autres logements sociaux. Cette revendication qui n’est malheureusement pas chiffrée (une faiblesse à notre avis) devrait logiquement s’inscrire dans une stratégie générale de lutte à la spéculation immobilière, elle-même incluse dans une perspective de « La Pointe est à nous », de la part des organisations qui luttent pour le logement social, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Déjà, le maire sortant et candidat à la mairie Benoit Dorais a annoncé que l’arrondissement a fait 2 acquisitions stratégiques de terrains pour la réalisation d’environ 80 logements accompagnés de 1.5 million$ de subvention de Québec. Cette action constituerait le début d’une banque de terrains dans le Sud-Ouest. D’où viennent les fonds (probablement des compensations versées par des promoteurs) et de quel programme est issu le 1.5 million$ ? Nous n’avons pas eu de précision. À vrai dire, le maire Dorais semble en avance sur la revendication populaire d’une banque de terrains et de bâtiments.
Cette faiblesse théorique et d’analyse militante laisse aux politiciens-nes toutes les marges de manœuvre pour tergiverser à qui mieux mieux tout en évitant de remettre en cause le dogme en faveur de l’accession à la propriété qui règne sans partage à l’Hôtel de Ville, incluant la plus grande part des fonds publics qui lui sont acquis.