Mercredi le 23 octobre dernier avait lieu un « débat » électoral organisé par la Table communautaire Action-Gardien de Pointe-Saint-Charles où étaient présentes environ 60 personnes, très peu lorsqu’on considère les enjeux qui bouleversent le quartier. En fait il ne s’agit pas d’un vrai débat puisque les candidat-e-s ne font que répondre aux questions de la salle et il n’y a pas d’échange pour pousser plus loin sur un ou des sujets précis. Mais, on peut tout de même tirer un « certain » bilan d’une telle rencontre.
Les enjeux
Les principaux enjeux soulevés dans la salle se divisaient en 2 blocs pourrait-on dire, mais pas nécessairement en opposition, au contraire. Le premier bloc ce sont les enjeux sociaux de base qui touchent principalement les personnes à faible et moyen revenus (logement social, accessibilité au transport collectif, sécurité urbaine, etc.). Le second est l’enjeu environnemental (circulation automobile, bruit (trains et auto), sécurité alimentaire (agriculture urbaine), etc.). En bref, à peu près tous les éléments qu’il faut pour bâtir un véritable programme écologique, mais ça c’est une autre histoire.
Politique de la chaise vide
Disons que 3 des principales équipes étaient représentées avec au total 9 candidat-e-s. Le trio de l’Équipe Coderre, le coloré candidat populiste (de droite devrait-on ajouté) à la mairie de Montréal, semble avoir adopté la stratégie de la chaise vide. Était-ce parce qu’une candidate s’était fait huer la soirée d’avant lors d’une assemblée dans le quartier d’à côté ?
Quoi qu’il en soit, cette stratégie de la chaise vide est pratiquée depuis des lunes par les partis et les candidat-e-s affichés à droite de l’échiquier politique lorsqu’il s’agit de Pointe-Saint-Charles. Il est vrai qu’historiquement, les militant-e-s sociaux et politiques de gauche leur ont fait la vie dure, non seulement durant les campagnes électorales, mais entre les scrutins. Il faut en conclure que quand on aura besoin d’eux ils ne seront pas là. Donnons-leur la note de 0 sur 10 pour leur prestation qui transpire le mépris.
Coalition Marcel Côté
L’équipe du maire d’arrondissement sortant Benoit Dorais et les 2 candidates présentes se sont nettement bien tirées d’affaire. Sur l’échiquier politique actuel, on peut les classer dans le courant social-démocrate, ce qui par ailleurs ne les a pas empêchés de prendre certaines décisions de type nettement néo-libérales durant le mandat qui tire à sa fin. Mais ici, trop peu d’espace pour faire un bilan en profondeur de l’équipe au pouvoir.
À travers les politiques urbaines nettement capitalistes du pouvoir montréalais, l’équipe Dorais présente un bilan « assez positif » en rapport avec les revendications du mouvement communautaire. Des élu-e-s ouverts aux discussions et débats, qui répondent sur le terrain et qui ont fait preuve d’une sensibilité aux préoccupations sociales. Ajoutée au fait que Benoit Dorais maîtrise très bien les mécanismes du pouvoir municipal et les dossiers, l’Équipe de Marcel Côté, candidat à la mairie de Montréal, dans le Sud-Ouest avait une longueur d’avance lors de l’assemblée. Note de 8 sur 10
Projet Montréal
L’équipe locale, du candidat à la mairie de Montréal Richard Bergeron, serre de près celle de Benoit Dorais au niveau des idées. La grande différence se situe au niveau de la connaissance et de la maîtrise des dossiers du Sud-Ouest, normal puisqu’une seule élue Sophie Thiébault, dans l’opposition, a fait partie du conseil d’arrondissement.
Son candidat à la mairie du Sud-Ouest a laissé transparaître quelques idées intéressantes qui vont plus loin que le programme de son parti (fiducie foncière pour lutter contre la spéculation, remplace la démocratie représentative par le pouvoir aux citoyens-nes, etc.) et de l’équipe Dorais et même des « consensus » militants de la gauche du quartier.
En bref, une équipe locale de candidat-e-s politisée à gauche, avec une fibre militante, mais possiblement en porte à faux avec le leadership plutôt technocratique de Richard Bergeron et du parti Projet Montréal. Note de 7 sur 10.
Équipe Mélanie Joly
La candidate et le candidat présents ne faisaient pas le poids face aux deux autres. Réponses en général très vagues sur les enjeux locaux. Étonnant tout de même, car le candidat au poste de conseiller de ville est un résident de Pointe-Saint-Charles et travaille dans un groupe communautaire. Sa prestation fut d’une désolation totale se bornant à reprendre systématiquement le slogan de sa candidate à la mairie de Montréal « le vrai changement c’est nous ». Note de 2 sur 10.
Patrice Hans Perrier, candidat indépendant (associé à l’Équipe de Michel Brûlé à la mairie de Montréal)
Le candidat le plus « divertissant » de la soirée, mais dont la cohérence des réponses et des propositions avancées avaient quelques ratés. Bien qu’étant résident et sensible aux enjeux des forces sociales du quartier, il ne semble pas avoir créé de liens avec des gens du milieu. Note de 4 sur 10.
N.B. Les notes données ne reflètent pas ici nos positions politiques de fond, mais sont en rapport avec le niveau des questions venues de la salle, les réponses données et la cohérence des propos.