Évaluation foncière 2014-2016: les riches s’en tirent mieux, les élu-e-s s’en fout

Les maires d’arrondissement du Plateau, Luc Fernandez et du Sud-Ouest, Benoit Dorais ont dénoncé les hausses faramineuses du nouveau rôle foncier qui vient de sortir pour 2014-2015 et 2016.

Le Plateau est encore premier avec une hausse de 27.9% pour le secteur résidentiel et 22% pour le non résidentiel, tout ça très largement au-delà de l’inflation. Parmi les effets les plus flagrants, on retrouve les hausses de loyers qui pénalisent en premier lieu les ménages à faible et moyen revenus et les petits commerçants. Au chapitre des hausses le Sud-Ouest suit de près avec 26.1% pour le résidentiel. Bref, c’est le même phénomène qui s’accentue dans les quartiers centraux de l’île de Montréal.

Les élu-e-s ne s’en inquiètent pas vraiment si ce n’est d’une de ces retombées qui met à mal l’image de Montréal, soit celui du départ de 10 000 familles annuellement pour la banlieue. C’est même un enjeu électoral, mais pour épater la galerie, car personne ne veut s’attaquer au problème de fond qui est le système de taxation lui-même, basé sur le marché et la spéculation et profondément inégalitaire.

Les moins nantis donnent aux riches

 Il y a là beaucoup d’hypocrisie qui se perpétue de rôle d’évaluation en rôle d’évaluation. Mais aujourd’hui, le phénomène du transfert de richesse à travers l’impôt foncier est devenu évident pour qui y regarde d’un peu plus près.

Dans un article du vendredi 13 septembre dernier, le journaliste de la Presse, André Dubuc, montrait que les évaluations foncières du Plateau avaient dépassé celle de Baie-d’Urfé une des villes les plus cossues du Canada. Quant aux évaluations de l’arrondissement du Sud-Ouest, elles passaient devant celles de Pointe-Claire, la progression y a été presque 2 fois plus rapide depuis 2005. Sans surprise, le journaliste conclut qu’il vaut mieux investir dans le Sud-Ouest qu’à Pointe-Claire.

Nos conclusions sont d’un tout autre ordre, car, elles remettent en question le logement/marchandise. Dans ce contexte, cela veut dire que des populations plus riches (revenu moyen des ménages de Pointe-Claire est d’un peu plus de 99 000$ en 2006) ont plutôt des baisses de taxes ou de faibles augmentations alors que le Sud-Ouest (revenus moyens de 53 000$ par ménage en 2006) se tape de fortes augmentations. Ainsi de façon concrète le fardeau fiscal se déplace des plus riches vers les moins nantis. N’est-ce pas le merveilleux monde du marché et des spéculateurs qui dictent la marche à suivre. Les politiciens-nes n’ont qu’à s’ajuster aux doléances du capitalisme, c’est ce qu’ils font.

 

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