Je vous fais parvenir ci-joint deux photos. Les images parlent. La première a été prise dernièrement sur un terrain, propriété de la ville. Il est situé tout au bout de la rue Island au nord de St-Patrick. On y voit la plus grande partie du terrain nivelé au sol par ce qui semble être un tracteur. Les traces sur le sol en font foi.
Belle job propre diront certains, mais en fait le résultat est plutôt le saccage d’une bonne partie d’un jardin de fleurs et d’épices, jardin que nous avons nommé « jardin de la liberté » et qui fut réalisé par des citoyens-nes sur une période de 4 ans entre 2007 et 2011. Depuis ce temps, il a été régulièrement entretenu (y compris les abords de la rue devenue un dépotoir avec le passage des années et l’herbe à poux qui y poussait allègrement) par certains passants et cyclistes qui empruntent la piste de la rue Island.
Durant les derniers mois une entreprise qui effectue des travaux de voirie dans les alentours entrepose des matériaux sur la rue Island et se sont permis sans gêne d’empiéter et de défigurer une entrée de la Pointe que plusieurs apprécient durant la belle saison.
Une erreur ça se produit de temps en temps diront sans doute ceux et celles qui en restent aux apparences. Cette malheureuse image me ramène plutôt à l’insolence caractérisée du monde des entrepreneurs en construction (immobilier ou voirie c’est le même comportement) qui sévissent à Montréal et dans le Sud-Ouest en particulier. Une véritable « mafia d’incivilité » pour employer un terme poli et politiquement correct. Si nous sommes le moindrement observateur de chantiers qui donne sur la voie publique on voit des trottoirs et des pistes cyclables bloquées bien souvent sans qu’il n’y de détours sécuritaires pour piétons et cyclistes (facilement observable par un-e inspecteur-e qui passerait dans le coin). Tout véhicule qui travaille sur les chantiers a priorité exclusive aux sorties et aux entrées de chantier. On hésite donc aucun instant à bloquer toute autre forme de circulation (piétons cyclistes et les chars), à installer des panneaux n’importe quand (évidemment on suppose qu’ils ont des autorisations municipales, mais ce sont eux qui les interprètent selon leurs intérêts du moment). La confiance me semble être totale entre les décideurs politiques ou technocrates et les promoteurs. D’ailleurs des préposés mandatés ou non des chantiers jouent le rôle de la police de circulation (avec beaucoup d’autorité – où donc ont-ils appris ça?) et leur seule priorité semble être le « 10 roues » qui sort avec un voyage de terre.
Doit-on être surpris que le « monde des entrepreneurs » fasse la pluie et le beau temps sur la voie publique lorsqu’un un événement comme la démolition de la coop Ste-Anne a lieu ? Pas le moins du monde. On fonctionne sur le mode « le temps c’est de l’argent ». Toute considération autre que la rentabilité financière ne figure pas dans les plans de ces valeureux chevaliers de l’industrie.
Perception extérieure d’un citoyen qui ne connaît pas les dédales technocratiques et bureaucratiques. Bien sûr. Mais dans le Sud-Ouest nous sommes sans doute des dizaines de milliers dans cette situation. Ce qu’on perçoit clairement parfois, ce sont les résultats tangibles du plus fort la poche. La destruction d’un jardin ça fait pas autant de bruit que la démolition insensée d’une coop. Mais c’est la même logique qui prédomine.
J’arrête ici ma diatribe en pensant que la moindre des choses serait que l’arrondissement refleurisse dès ce printemps la partie détruite du jardin et envoi la facture à l’entreprise pour son magnifique nivelage de terrain.