On le voit si peu. On ne s’en rend presque pas compte. Pourtant des dizaines sinon des centaines de ménages qui ne parviennent plus à trouver des logements abordables partent petit à petit du quartier, presque sans faire de bruit. Si on les rassemblait d’un seul coup de tous les quartiers populaires de Montréal sur deux ou trois ans, cela équivaudrait à un exode massif, une image telle que le « grand dérangement Acadien » de 1755, cette grande déportation coloniale de l’époque.
Voilà le titre pour le titre qui coiffe la palissade de la rue du Centre au coin de Ropery dans Pointe-Saint-Charles. Les militant-e-s artistes ont voulu dénoncé les effets de l’embourgeoisement qui s’attaquent aux milieux populaires. Embourgeoisement créé par la spéculation immobilière soutenu par les pouvoirs publics qui se revendiquent de la mixité sociale.
Le laisser-faire étatique est symbolisé ici par une série de têtes de candidat-e-s, tous partis confondus, qui courent l’élection fédérale du 19 octobre et qui regardent la parade passée.