Les opposants à la réforme Coderre ont été largement battus sur le plancher du conseil municipal. Selon ce que nous apprend le journal Le Devoir du 26 novembre, « la réforme a été entérinée dans une proportion de 38 voix contre 23 ». Dans le communiqué du 4 décembre, le Sud-Ouest indique que « la réforme du maire de Montréal a été adoptée par seulement cinq voix de majorité ». Quoi qu’il en soit, même avec une victoire sur le plancher du conseil, –>
l’arrondissement Sud-Ouest serait revenu au point départ c’est-à-dire sans avoir une véritable « alternative sociale budgétaire » à mettre sur la table.
Désormais occupé à contrer ici et là les effets bureaucratiques de cette réforme ils et elles n’auront pas le temps de se questionner plus profondément sur les enjeux mêmes de la réforme du maire Coderre. Dans ce même communiqué du 4 décembre, absolument aucun indice d’une quelconque relance de la lutte n’est mentionné. Désolant bien sûr. Au contraire, on confirme à tout le monde que le Sud-Ouest subira une hausse de taxes moyenne entre 3,5 % et 4 %. La taxe spéciale d’arrondissement étant même déjà votée. On passe à la caisse.
Inopérante démocratie représentative
Cet épisode montre bien les limites atteintes lorsque les élu-e-s pensent l’action politique à l’intérieur du corset d’une démocratie représentative sans audace. C’est objectivement le choix qu’ils et elles ont fait dans ce dossier et ils et elles l’assument, le défende. Cependant, un certain désarroi politique se perçoit chez les élu-e-s du Sud-Ouest, certes de bonne volonté et même « progressistes », face au rouleau compresseur et à la logique de la droite néolibérale. Les élu-e-s savent que l’arrondissement vient de perdre les petites marges de manœuvre financières et seront d’autant plus coincés si jamais une fronde sociale se manifestait sur le terrain.
Il faut dire que cette audace extra-parlementaire dans la conjoncture actuelle ne peut venir que des mouvements sociaux. Mais ça ne semble pas être à l’ordre du jour. Pourtant les 6 millions$ votés pour compenser le retrait de la ville centrale représente un sérieux coup de plomb dans l’objectif que poursuivent les militant-e-s pour le logement social autour de la campagne « À qui la Pointe ».
C’est ainsi que s’éteint la lutte des élu-e-s de l’arrondissement Sud-ouest supportée par plus de 2000 signatures sur une pétition. C’est malheureusement ce que nous avions prédit le 6 octobre dernier au sujet du bras de fer engagé contre la réforme Coderre en écrivant ceci : «Ambiguë au possible, cette stratégie politique à toutes les chances de sombrer dans l’inefficacité et de mourir de sa belle mort ».
Austérité à Ottawa, austérité à Québec, austérité à Montréal, et désormais austérité dans le Sud-Ouest. Coderre est mort de rire. Un même modèle économique est en opération partout.
On aura beau jouer aux indignés chez les élu-e-s, sortir plein d’excuses, qu’on n’avait pas le choix, qu’on a fait valoir notre point de vue. Mais les faits sont là.